Publié le 28 septembre 2020 Mis à jour le 14 octobre 2020

Dans le cadre des Erasmus days, nous vous présentons des projets Erasmus+ portés à l'UCA. Découvrez ci-dessous l'interview de Stéphanie Tubert-Jeannin, professeure d'université et praticien-hospitalier en santé publique orale, à l'UFR d'Odontologie, pour son projet O-Health-Edu.

Quelles sont les différentes étapes lorsque l’on veut monter un projet de Partenariat Stratégique?

Monter un projet de partenariat stratégique prend du temps. Il m’a fallu environ 6 mois pour pouvoir monter ce projet. Nous avons tout d’abord commencé par une phase d’échanges d’expériences entre partenaires, pour savoir comment se positionner vis-à-vis de l’appel et ce que nous pouvions mettre en place concrètement.

Ensuite, nous avons enchaîné sur une semaine de brainstorming avec 2 des partenaires, l’Association pour l’Education Dentaire en Europe (ADEE) et l’Université de Barcelone, et avec l’appui de la Cellule Europe. Il faut savoir que l’ADEE a une longue expérience sur ce type de projet : elle a notamment coordonné le projet DENTED, dont O-Health-Edu est la continuité. Ces échanges nous ont permis de bien définir les objectifs du projet, les activités, identifier les potentiels impacts, points très importants pour les évaluateurs des dossiers.

Après cela, il a fallu compléter notre consortium de partenaires. La majorité des partenaires fait partie du comité exécutif de l’ADEE. Certains ont donc déjà travaillé ensemble, ce qui facilite les relations au sein du projet.

Nous nous sommes ensuite lancés dans la rédaction du dossier. Chaque partenaire s’est vu attribuer des parties du dossier à remplir, dans un souci d’efficacité. Nous avons ensuite tout mis en commun, relu, réorganisé afin d’assurer une cohérence globale du projet. Pour finir, il y a eu la partie administrative avec l’obtention des signatures de tous les partenaires, afin d’officialiser leur implication.
 

Quelles difficultés avez-vous rencontrées lors du montage ?

Il n’est pas toujours évident d’aborder les appels à projets européens, qui peuvent se révéler assez complexes. Les projets Erasmus+ de coopération internationale ont leur propre vocabulaire et mode de fonctionnement, avec lesquels il faut se familiariser rapidement. Par exemple, on parle « d’Intellectual Outputs » pour désigner les activités du projet. Vous devez faire en sorte que ces dernières soient amenées et développées de façon logique et progressive afin d’atteindre les objectifs du projet.

Il y a également la question du budget et des dépenses éligibles : la particularité avec Erasmus+ c’est que l’on parle de forfait, et non pas de dépenses réelles. Dans un sens, cela facilite le montage budgétaire car les calculs se font automatiquement, mais il faut arriver à bien identifier quelles dépenses sont éligibles au regard du programme, ce qui n’est pas toujours évident quand on n’a pas l’habitude.

La rédaction du projet est également très spécifique. Plusieurs parties se recoupent et abordent plus ou moins les mêmes aspects: vous devez donc répéter les mêmes choses mais en les tournant différemment, ce qui demande un travail d’écriture rigoureux, et surtout beaucoup de relecture.
Heureusement, pour m’accompagner dans le montage de ce projet, j’ai pu bénéficier de l’aide précieuse de la Cellule Europe qui m’a donné des outils et des conseils afin de répondre au mieux aux exigences de l’appel.


Le projet est en place depuis maintenant 1 an. Quel premier bilan pouvez-vous tirer de cette première année, à la fois sur le plan du travail scientifique, ainsi que sur la coordination et le management d’un projet avec 9 partenaires ?

C’est un projet qui demande beaucoup de travail, d’autant plus que l’UCA est coordinatrice.
Cependant, nous avançons très bien sur les activités et les productions intellectuelles, notamment grâce à la forte implication de l’ADEE, de l’Université de Sheffield (Royaume-Uni) et de l'Université de Malmö (Suède). Toutefois, dans ce type projet, il n’est pas toujours évident de travailler en collaboration avec des partenaires internationaux : il faut donc savoir faire preuve d’écoute et de patience, mais c’est cet aspect interculturel qui fait le charme des projets de coopération internationale.

Par ailleurs, nous avons la chance d’avoir un manager de projet, qui s’occupe de la partie administrative et management du projet. C’est une vrai plus-value, et cela me permet de me concentrer principalement sur les aspects scientifiques du projet.
 

Si vous aviez un conseil à donner à des futurs porteurs de projets Erasmus+, ce serait lequel ?

Je leur conseillerais de bien réfléchir en amont aux activités à mettre en œuvre, ainsi qu’à leur articulation. Il est important de bien établir un plan de travail préparatoire afin d’avoir une vision claire sur ses objectifs et sur comment les atteindre. Cela facilite notamment la phase de rédaction du dossier.

Le choix des partenaires est également important: il faut pouvoir justifier d’une collaboration établie et solide au sein du consortium. Et puis vous devez être sûr de pouvoir vous appuyer sereinement sur eux dans la réalisation du projet. Enfin, ce sont des projets très enrichissant mais qui demande beaucoup d’implication. Veillez donc à bien vous organiser et à avoir le soutien de votre hiérarchie pour vous libérer du temps, à consacrer sur le projet.
 

Un dernier mot : « Erasmus », qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

L’Europe de l’éducation, appliquée aux enjeux de la santé.


Retrouvez ci-dessous une présentation détaillée du projet O-Health-Edu.




 
  • Retrouvez des informations sur les appels Partenariats Stratégiques sur les fiches dispositifs ici.

Ce projet de Partenariat Stratégique pour l'Enseignement Supérieur est cofinancé par le programme Erasmus+ de l'Union Européenne. Code projet : FR01-KA203-062894