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PACSEN, Appropriation, Evaluation et Adaptation aux Risques Naturels et Environnementaux

Publié le 26 juillet 2021 Mis à jour le 13 septembre 2021

Rencontre avec Sébastien ROUQUETTE, professeur des universités en Sciences de l'information et de la communication, laboratoire Communication et Sociétés (UCA), et coordinateur scientifique du projet PacSeN.

Ce projet financé sur des fonds FEDER Auvergne CPER 2020 et I-Site CAP 20-25, porte sur le partage des données, la communication et les scénarios multidimensionnels pour des stratégies collectives minimisant la vulnérabilité des sociétés face aux risques naturels et environnementaux.


Rencontre publiée dans le onzième numéro du Lab, journal de la recherche de l'UCA.
 

Pourriez-vous résumer en quelques mots le projet ?

Ce projet est dédié aux enjeux d’appropriation et d’évaluation des risques naturels et environnementaux. Comment sensibiliser décideurs et habitants aux risques environnementaux concernant l’épuisement des ressources naturelles et la perte de biodiversité de leur territoire local ? Comment inciter les populations à adopter des mesures de prévention face à des risques naturels concernant particulièrement la région Auvergne-Rhône-Alpes tels que les inondations, les mouvements de terrains, le retrait et gonflement des argiles ? Le projet proposera également des outils pour accompagner la réflexion collective vers des solutions d’adaptation à ces périls.
 

Qu'impliquent ces risques naturels et environnementaux ?

Ces deux familles de risques présentent des conséquences potentielles, humaines et écologiques d’ampleur plus ou moins catastrophique. Or, dans les deux cas, l’appropriation du risque de la part des individus comme des décideurs est difficile. Produire des analyses et des outils pour permettre aux élus et aux populations d’appréhender les risques apparait déterminant pour la mise en place de solutions d’adaptation et remédiation.
 

Quels sont les freins à l'appropriation des risques par les individus et les populations ?

Les freins sont multiples : complexité des processus qui génèrent ces risques, imprévisibilité ou ignorance des conséquences de ces risques sur les sociétés et leur environnement. Il est nécessaire de jouer sur plusieurs leviers : celui des représentations, de la communication de ces risques couplés à la mobilisation des données caractérisant les risques et les solutions d’atténuation de leurs effets.


Quels sont les avantages/les apports d’une approche pluridisciplinaire ?

En effet, le projet PacSeN associe trois approches scientifiques complémentaires : art, communication et écologie. Sébastien ROUQUETTE et Thomas BIHAY du laboratoire Communication et Sociétés (UCA) analysent d’une part les représentations médiatiques de risques naturels concernant le territoire Auvergnat. Ils étudient d’autre part la manière dont la population perçoit les risques naturels dont parlent les médias locaux : quelles émotions suscitent chez eux les différents cadres adoptés par les journaux ? À quelles conditions prennent-ils en compte ces données ? Faut-il insister sur les actions de prévention à entreprendre ou sur les conséquences potentielles de ces risques naturels ? 

Anne BONIS, Johannes STEIGER, Antoine BRIAS du Laboratoire GEOLAB (UMR 6042 CNRS / UCA UNILIM) ainsi que Jean-Baptiste PICHANCOURT du LISC (INRAE) travaillent sur un outil d’aide à la décision. Cet outil élabore des modélisations sur l’effet de différents scénarios d’adaptation au risque avec une recherche des solutions les plus proches des objectifs communs. Il facilite la prise de conscience des effets liés à la réduction des ressources naturelles et de la réduction de la biodiversité en considérant une diversité d’attendus et d’enjeux reflétant la multiplicité des acteurs de la société.

Viviane ALARY et Laura CARABALLO du CELIS (UPR 4280 / UCA) prennent en charge l’étude de la bande dessinée comme moyen de médiation et d’interaction pour la communication et la représentation du risque de catastrophe. Ce volet explore également la question du rapprochement entre la bande dessinée, forme esthétique et sensible, jouant sur les registres du plaisir, de l’humour ou du beau dessin, et le dessin scientifique qui consigne, cartographie, décrit, modélise.

Complémentaires, ces recherches permettent d’associer les questions du sensible et de la communication dans la proposition d’outils pour accompagner la réflexion collective vers des solutions d’adaptation aux risques étudiés ici.


 


Ce projet est cofinancé par l'Union Européenne avec le Fonds Européen de Développement Régional (FEDER), dans le cadre du CPER 2020.