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Rencontre avec Salwan MAQDASY, chercheur au GReD et Catherine LAPORTE, chercheuse à NPsy-Sydo
Deux mobilités internationales
Rencontres publiées dans le sixième numéro du Lab, journal de la recherche de l'UCA.
Salwan MAQDASY, chercheur au laboratoire GReD (Génétique, Reproduction et Développement, CNRS UMR6293 / INSERM U1103), a obtenu la bourse Société Francophone Diabète (mobilité sortante 1 an, financement de 45 000 €) pour réaliser, au sein du Karolinska Institut de Stockholm (Département de médecine, Lipid lab), une étude intitulée : « Rôle du tissu adipeux blanc sous cutané dans le développement de complications cardiovasculaires chez les patients atteints d’un diabète de type 2 ».
Monsieur MAQDASY, quand a démarré cette étude ? Pourriez-vous la présenter en quelques mots ?
Le laboratoire d'accueil est reconnu pour son expertise sur le tissu adipeux et l'obésité depuis plus de 30 ans. Depuis 3 ans, l'équipe a commencé à étudier les dysfonctionnements "immuno-métaboliques" du tissu adipeux, associés à l'obésité. Ces dysfonctionnements seront impliqués, chez les patients obèses, dans le développement du diabète et les complications cardiovasculaires, indépendamment du diabète.
Que vous apporte cette bourse de mobilité sortante d'un an, quels sont vos objectifs?
Cette mobilité est indispensable dans une carrière hospitalo-universitaire. Elle représente une nouvelle expérience permettant d’acquérir de nouvelles techniques et de développer des collaborations internationales pour des futurs projets. L’allocation "Jeune Chercheur Francophone" de la Société Francophone du Diabète et le soutien de l’UFR de Médecine et des professions paramédicales (UCA) me permettent de réaliser cette mobilité dans de meilleures conditions à Stockholm.
Catherine LAPORTE, médecin généraliste et chercheuse au laboratoire NPsy–Sydo (Neuro-Psycho-pharmacologie des systèmes dopaminergiques sous-corticaux UCA EA 7280) a bénéficié de la Bourse Prestige Outgoing (financement de 29 500€) pour mener des recherches durant un an, au sein du CHU de Sainte Justine à Montréal, pour son projet « Compétences sociales pendant l'enfance et consommation de drogues à l'adolescence - étude d'une cohorte longitudinale de jeunes de 5 à 20 ans ».
Madame LAPORTE, pouvez-vous nous expliquer comment a démarré ce projet et en quoi consiste-t-il ?
Je travaille depuis 2009 sur la consommation des drogues, psychotropes et antalgiques dans le champ des soins primaires, c’est-à-dire sous le prisme du rôle du médecin généraliste dans la prévention, le repérage et la prise en charge des usages de leurs patients. La consommation de cannabis pendant l’adolescence provoque des anomalies anatomiques et fonctionnelles cérébrales entrainant une altération de performances intellectuelles et des risques de dépendance. Il y a donc un réel intérêt à trouver des facteurs liés à la consommation précoce de cannabis pour adapter la prévention à des populations cibles.
On sait déjà que diverses composantes de ces compétences sociales (compétences permettant à un individu d'aller vers d'autres personnes et d'établir un contact, mais également de s'adapter à son environnement) sont en jeu dans la consommation de cannabis et peuvent soit la favoriser soit l’en protéger.
Que vous a permis de faire cette bourse ? Avez-vous pu remplir vos objectifs ?
La bourse de mobilité extérieure Prestige (Programme Marie Curie Actions) m’a permis de travailler sur les données d’un panel de plus de 2 000 participants, suivis depuis leur naissance et âgés de 20 ans cette année. Nous avons identifié 3 trajectoires de consommation : les non consommateurs, les consommateurs « tardifs et modérés », et les consommateurs « sévères et précoces ». Puis nous avons analysé le lien entre les compétences sociales dans l’enfance et la consommation de cannabis à l’adolescence.
Cette expérience internationale m’a ouvert de nouvelles perspectives et constitue une étape de plus vers l’HDR et le concours de professeur universitaire.