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En cas de surpoids, les fibres alimentaires fermentescibles favorisent la dégradation des lipides dans le muscle par les mitochondries
Publié le 19 juin 2023 – Mis à jour le 19 juin 2023
Un texte de la Minute Recherche par Isabelle Savary-Auzeloux (UNH, unité mixte de recherche UCA / INRAE).
L’écart entre la consommation de fibres alimentaires par la population française (environ 20g par jour) et les recommandations du Plan National Nutrition Santé (PNNS) (30 g), est suspecté comme un facteur de risque d’obésité, de diabète et de maladies cardiovasculaires. L’ingestion de fibre, en particulier fermentescibles (dégradées par le microbiote intestinal) est connu pour favoriser l’insulino-sensibilité. Pour corriger cette déficience, les chercheurs ont mis au point un pain enrichi en fibres fermentescibles potentiellement capable d’augmenter la sensibilité à l’insuline et donc limiter le développement du diabète. Un mélange de fibres fermentescibles a été développé sur une base de 20% d’inuline, 20% de pectine et 60% d’amidon résistant. Ainsi, la consommation de 250g de ce pain apporte 25g de fibres et permet d’atteindre, voire de dépasser, les recommandations de 30g du PNNS dans le cadre d’une alimentation saine.
Des mini porcs, en situation de développement d’obésité, ont reçu pendant 2 mois 250 g de pain enrichi en fibres ou 250g d’un pain à base de farine raffinée, pauvre en fibres. La prise de poids des animaux ayant reçu l’aliment enrichi en fibres a été réduite dès le 1er mois.
Après 2 mois de supplémentation, les fibres ont aussi permis de stimuler, dans le muscle, l’expression de nombreux gènes impliqués dans la dégradation complète des acides gras ainsi que dans l’activité mitochondriale. De nombreux facteurs de régulation de ces activités (PPARa - Peroxisome proliferator-activated receptor alpha et PGC-1a - Peroxisome proliferator-activated receptor gamma coactivator 1-alpha), sont également modulés, concourant à limiter le stockage des graisses. L’effet de ces fibres pourrait donc s’expliquer par l’action de certains composés issus leur dégradation par le microbiote, en particulier les acides gras à chaines courtes. Par ailleurs, une modulation de l’expression de récepteurs de ces mêmes acides gras dans l’intestin a également été montrée et participe à la régulation de l’appétit et l’insulino-sensibilité.
L’ingestion de quantités raisonnables de pain enrichi en fibres fermentescibles est donc un moyen efficace de se rapprocher des apports recommandés en fibres par le PNNS, mais aussi de limiter la prise de poids en favorisant la dégradation musculaire des lipides. Ce pain pourrait être recommandé pour les personnes en surpoids afin qu’elles puissent, sans régime amaigrissant, limiter leur prise de poids ainsi que les perturbations métaboliques associées comme le développement de l’insulino-résistance puis du diabète sur le long terme.
Des mini porcs, en situation de développement d’obésité, ont reçu pendant 2 mois 250 g de pain enrichi en fibres ou 250g d’un pain à base de farine raffinée, pauvre en fibres. La prise de poids des animaux ayant reçu l’aliment enrichi en fibres a été réduite dès le 1er mois.
Après 2 mois de supplémentation, les fibres ont aussi permis de stimuler, dans le muscle, l’expression de nombreux gènes impliqués dans la dégradation complète des acides gras ainsi que dans l’activité mitochondriale. De nombreux facteurs de régulation de ces activités (PPARa - Peroxisome proliferator-activated receptor alpha et PGC-1a - Peroxisome proliferator-activated receptor gamma coactivator 1-alpha), sont également modulés, concourant à limiter le stockage des graisses. L’effet de ces fibres pourrait donc s’expliquer par l’action de certains composés issus leur dégradation par le microbiote, en particulier les acides gras à chaines courtes. Par ailleurs, une modulation de l’expression de récepteurs de ces mêmes acides gras dans l’intestin a également été montrée et participe à la régulation de l’appétit et l’insulino-sensibilité.
L’ingestion de quantités raisonnables de pain enrichi en fibres fermentescibles est donc un moyen efficace de se rapprocher des apports recommandés en fibres par le PNNS, mais aussi de limiter la prise de poids en favorisant la dégradation musculaire des lipides. Ce pain pourrait être recommandé pour les personnes en surpoids afin qu’elles puissent, sans régime amaigrissant, limiter leur prise de poids ainsi que les perturbations métaboliques associées comme le développement de l’insulino-résistance puis du diabète sur le long terme.
Autres laboratoires partenaires
- INRAE-UCA, UMR 454 MEDiS Clermont Ferrand
- INRAE-INSERM-Université Claude Bernard Lyon, UMR 1397 Carmen
- INRAE-UCA, Metabobub Clermont Plateforme d’Exploration du métabolisme – UMR 1019 Nutrition Humaine
Référence
Mohamed AB, Rémond D, Gual-Grau A, Bernalier-Donnadille A, Capel F, Michalski MC, Laugerette F, Cohade B, Hafnaoui N, Bechet D, Coudy-Gandilhon C, Gueugneau M, Salles J, Migné C, Dardevet D, David J, Polakof S and Savary-Auzeloux I. A Mix of Dietary Fibres Changes Interorgan Nutrients Exchanges and Muscle-Adipose Energy Handling in Overfed Mini-Pigs Nutrients